Maîtresse femme consommée paysanne avertie combien de marches et quels moyens lui restaient-ils pour accéder à l'état d'homme, être reconnue comme tel.
Quels stratagèmes, quels usages.
Le seul qui lui parut acceptable était de leur ravir la fonction de porcher, il y a de cela pas loin d'un siècle.
Une spécificité d'hommes qu'ils n'aimaient pas vraiment et accomplissaient à contre-coeur. La mise à la reproduction des cochons.
C'est par son accoutrement qu'elle manifesta cette volonté, le "bonnet russe" foulard noué aux quatre coins sur ses cheveux.
Et puis la série des tabliers, celui de tous les jours qu'elle conservait du matin au soir était recouvert d'un plus âgé pour aller (...).
A sa descente aux soues à cochons elle revêtait sa "floupe", sorte de grand manteau sale sans couleur à l'odeur nauséabonde. Elle glissait ses pieds dans d'anciens sabots de caoutchouc rouges, usés au talon et remplis de paille.
Avant d'entrer dans la cour avec les bêtes, elle mettait devant elle, ultime protection, le tablier de "Guano" en fait un sac de jute plié au milieu et dans lequel était passée une ficelle.
Alors seulement elle entrait au milieu de ses bêtes, bardée de l'apparence surtout visuelle et olfactive d'être devenue un véritable porcher.
Personne ne lui disputerait cet état.
Le Chapelin
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