C'était la sonnerie du
radio-réveil qu'on éteint et qui se rallume à intervalles
réguliers, jusqu'à la satisfaction de voir sa carcasse fatiguée du
week-end se lever avec peine.
C'était le bol à pois
rouges, un peu ébréché, d'où s'échappait la fumée rassurante
d'une chicorée à peine sucrée.
C'était le passage éclair
dans la salle de bain à la lumière blafarde, la douche à peine
tiède.
C'était vérifier avant
de partir rejoindre les habitués de la ligne B du RER que les
dernières paillettes avaient bien été avalées par le siphon.
C'était poser ses fesses
sur un strapontin à peine ouvert et se fondre dans la masse des
costumes-cravattes monotones.
C'était glisser sa main
dans sa poche pour être bien sûr de n'avoir pas oublier son badge à
peine usé par quelques mois de "bip bip" à la porte de
l'entreprise d'import-export.
C'était se glisser dans
un bureau à peine grand comme un wagon de RER et saluer les trois
collègues qui partageaient ce quotidien de chiffres et de données.
C'était, avant de se
plonger dans les tâches répétitives qui n'allaient pas manquer
d'arriver, glisser sa main dans l'autre poche et sentir le petit bout
de mousse rouge qui transformait chaque week-end l'homme de bureau en
Monsieur Chocolat, clown de son état.
C'était un regard amusé,
à peine dissimulé, de ses trois collègues sur ses drôles de
chaussures, seul indice visible de sa drôle de vie.
Agnès
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