Je suis seul, las, devant ma table à
plancher, perdu dans des étoiles que je n'atteindrai jamais. Je suis
seul, là, enchaîné à ce pupitre dont je voudrais m'extraire et la
lune me toise avec ironie, comme pour me sermonner : Qu'attends-tu me
dit-elle?
J'arrache mon armure et je sors de ce
lieu. Je piétine l'asphalte, écrase tout ce que je peux, la rage,
la hargne, je ne m'arrête plus jusqu'à être exténué – pause.
J'arrive chez moi, je ne comprends pas
pourquoi? J'entre, me vautre, m'affale – tout oublier – jusqu'à
demain…
Marre de me taire ; je veux que l'on
m'entende. J'aimerais haranguer la foule et l'emmener avec moi, la
dominer, la porter vers l'absence de contrôle, violence, agression,
acharnement – Non, trop simple – réveille toi!
Je me suis assoupi, j'ai cru à mes
folies mais le ciel est toujours là, noir et lugubre, sans au-delà,
quel idiot je fais – saute la fenêtre et laisse filer tes pas –
je vole, je franchis, je traverse, je rêve, éveillé…
Je marche, toujours, à n'en plus
finir, dans un espace sans fonds. Je me perds – j'oublie mais je
profite – le silence – la solitude – la liberté…
Pauvre de toi, ouvre les yeux. Je les
ouvre et je regarde – rien, mais rien ne se dégage. Beau rêveur,
retourne à ton labeur et pousse ton roc. Je réfléchis, encore,
encore, encore et je suis seul, devant ma fenêtre, à flancher…
Arnaud Vigneron
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