(texte d'une participante qui n'avait pas pu être présente à l'atelier de la semaine dernière et l'a écrit entre deux séances : merci Naïs)
C'était se réveiller, se tordre dans tous les sens, s'étirer, bailler.
C'était se lever, sans réfléchir sur quel pied, errer dans la chambre.
C'était ouvrir la porte, entrer dans la cuisine, prendre un café.
C'était respirer les croissants et le jus d'orange et embrasser sa femme.
C'était se dépêcher, s'habiller, se cravater, se chausser à la hâte et s'admirer dans le miroir.
C'était traverser la rue, regarder à gauche, à droite, à droite, à gauche et attendre. C'était s'assurer d'aucune traversée dangereuse, regarder encore à droite, à gauche, à gauche, à droite. C'était oser se lancer.
C'était respirer à grandes bouffées, retenir le stress, c'était de traverser, enfin.
C'était mettre un pied devant l'autre, avancer jusqu'à l'arrêt de bus, ne pas s'arrêter, jamais, ne pas se retourner, jamais.
C'était de patienter, soupirer, c'était grimper ces 3 hautes marches, dire bonjour au chauffeur sans baisser la tête, regarder ces visages orientés vers les vitres ou vers ma cravate à fleurs violettes, ou vers le vide extérieur comme intérieur.
C'était inhaler ces parfums, faire contact avec ces gens-là, faire lien quelques minutes, comme une communion de trajet, unique et répétitive.
C'était essayer de se faire petit, de disparaître, de ne pas se faire repérer, jamais. C'était d'arrêter de piétiner, tortiller un pied puis l'autre. C'était ralentir ce coeur trop rapide.
C'était se questionner sans cesse, se répéter toujours "arrêter de piétiner", tout va bien.
C'était vouloir sortir, s'aérer, avoir la tête libre dans ce corps cravaté, droit, tendre, menotté dans ce costume gris perle.
Naïs
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