ateliers d'écriture sur le thème de la tenue de travail, menés à Saint-Brieuc en septembre et octobre 2012
(les glaneuses détournées sont de Banksy)

mercredi 19 septembre 2012

Saint-Brieuc, septembre 1998...

Saint-Brieuc, septembre 1998

Les bâtiments ternes, une cour immense, une grille insurmontable m'accueillent.
Petite tenue noire, veste cintrée et coiffure courte, plus pratique d'ailleurs m'a indiquée la coiffeuse ! J'étais, enfin presque, prête à entrer dans l'arène et ce pour deux ans. 
Pas hésitants, presque maladroits, je me suis dirigée vers une salle où se tenaient, ce que l'on appelle encore aujourd'hui, ma "prof" principale et son collègue, d'un brun éclatant, très décontracté. Je me suis dit, c'est gagné...

3 septembre 2001 - Paimpol

Jean, baskets ? Baskets, jeans ? Depuis plusieurs minutes, je me pose cette question ! Ce sera en effet cette tenue confortable, oui mais baskets roses... Pour ce poste, le vrai premier travail auprès de personnes en difficulté, je voulais juste être parmi eux, ni en-dessous ni par dessus et que l'on me reconnaisse par ces baskets, offerts pour l'occasion. Je me disais aussi que cette tenue me permettait d'être à l'aise, au-delà du stress du "premier vrai taf", être "bien dans ses baskets" et, par ce rose si clair et si intense, montrer que je l'étais !

Mars 2012 - Saint-Brieuc

Depuis quelques jours déjà, l'idée de savoir quelle tenue porter pour ce 5 mars 2012 me travaille plus que nécessaire. Pourquoi cette question revient à chaque fois que l'on doit intégrer un nouveau poste, un nouvel environnement, un lieu encore inconnu ? Comment sont mes futures collègues ? Jupes, robes, pantalons ? Chemises, pulls ou vestes ? Moi qui d'habitude ne suit pas la mode, cherche plutôt l'originalité, évite les "tenues conventionnelles", que prend-il soudain, l'angoisse monte ? Est-ce la pression ? Est-ce lié simplement au lieu même où je vais exercer mes futures fonctions ? Après réflexion, je me suis jetée, engouffrée dans mon armoire, cherchant désespérément un appel de tel ou tel vêtement.... Finalement, le jour J, j'avais trouvé ! C'était comme d'habitude, un pin's accroché à ma veste...

Septembre 1981, Plouegat

Cheveux au vent, longs bruns, cette petite fille venue de nulle part, débarque à Plouegat, ville encore inconnue. Des maîtres et maîtresses sourient, des enfants crient, pleurent et surtout m'ignorent, moi qui arrive juste. Cette petite jupe plissée me serre le ventre, comme ces collants trop serrés, trop usés aussi. Ce pull, horrible disait mon frère, me tenait chaud, me réchauffait ce coeur encore un peu froid d'être ici seule dans cette école qui me semblait perdu au fin fond de nulle part. Ce pull m'a assez réchauffée pour que je puisse sourire en fin de journée !

Naïs

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