ateliers d'écriture sur le thème de la tenue de travail, menés à Saint-Brieuc en septembre et octobre 2012
(les glaneuses détournées sont de Banksy)

jeudi 27 septembre 2012

Celui-là / celle-là qui est moi...



















photographie de Ch. Grossi

Lors du deuxième atelier au Conseil général, j'ai proposé aux participants d'écouter la lecture audio d'un texte de Christophe Grossi, écrit dans le cadre des vases communicants (voir ci-dessous). Il s'agit de Peaux retournées que l'on peut lire ou écouter à nouveau en cliquant sur le lien-titre.

Ecrivain, libraire travaillant dans le domaine du numérique et ancien représentant dans l'édition, Christophe Grossi a récemment publié un livre qui évoque, sous forme de road movie, ce dernier métier. Il s'intitule Va t'en, va t'en, c'est mieux pour tout le monde et existe en version numérique aux éditions publie.net ou papier aux éditions publie papier. C'est un ouvrage structuré par "virées" dont la première commence précisément ainsi :



"Je n'ai pas le costume et ne suis pas rasé de près. Je ne transporte pas non plus de mallette ad hoc (préférant garder sur moi cette bonne et fidèle besace que je soulage parfois grâce à un sac Promod qui était accroché à la porte d'entrée) mais, le temps de charger le coffre de cette caisse quasi neuve, me voici devenu représentant, VRP, commercial pour l'éditeur au ciel bleu et aux nuages blancs : je m'en vais vendre du ciel de ville en ville, de librairie en librairie, du ciel et des mots : le théâtre de la vie - son décor et tout ce qu'il faut pour l'habiter."





Peaux retournées évoque également le quotidien d'un homme qui travaille - cette fois-ci en open space. Mais cet homme écrit, également, et toute la question est de savoir qui est, entre les deux, celui-là qui est moi  ou comment s'effectue le passage de l'un à l'autre.

Ce texte, comme je le disais, a été conçu dans le cadre des vases communicants, lesquels invitent tous ceux qui le souhaitent à échanger, deux à deux, le contenu de leurs blogs et sites chaque premier vendredi du mois. Née d'une idée de François Bon (Tiers livre) et de Jérôme Denis (Scriptopolis), cette proposition incite, à chaque fois, plusieurs dizaines d'auteurs à aller écrire "chez l'autre", sur internet uniquement, selon un thème qu'ils définissent ensemble et annoncent généralement le jour J. On peut prendre connaissance des textes grâce à Brigitte Célérier, qui établit la liste des échanges, et à la recension mensuelle de Pierre Ménard

Peaux retournées a ainsi été écrit lors d'un échange avec François Bonneau, à partir de deux extraits du recueil poétique de ce dernier, Millimètres

Celui-là qui est moi,
N'est pas toujours interchangeable
Avec.

Te voilà devenu, sans le savoir,
Matière à faire du mieux, 
Toi aussi.


Le thème était le suivant : l'engoncement dans un rôle (dans une fonction professionnelle) - ce que Christophe Grossi nomme "l'autre peau". 
Les participants à l'atelier ont été invités à utiliser le premier extrait du texte de François Bonneau (Celui-là qui est moi...), à le scinder en deux comme le fait Christophe Grossi et à se scinder en deux, eux aussi, pour tenter de (se) décrire ou de créer un personnage de fiction.

*
En toute logique, on trouvera le texte écrit et sonorisé par François Bonneau en duo avec Cécile Charpentier lors de l'échange, Je suis un outil - Je ne brûlerai rien, chez Christophe Grossi.

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Ravi que cet échange puisse donner lieu à de nouvelles créations ! Cela lui donne une seconde vie !
    (Petite précision : le texte présent sur le site de C.Grossi pour les Vases Communicants, a été écrit/sonorisé en duo : François Bonneau/Cécile Charpentier).

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour François,

    Merci de votre visite par ici. J'ai modifié la fin de mon article pour mentionner le travail de Cécile Charpentier, que j'avais oubliée (et j'en suis désolée !).
    Je suis heureuse, moi aussi, de pouvoir faire découvrir votre texte et celui de Christophe. Longue vie aux millimètres, outils, virées et peaux retournées, et à bientôt peut-être ?

    Anne

    RépondreSupprimer
  3. Impec' !
    Merci pour elle ! Et à bientôt, sûr sûr !!

    RépondreSupprimer