Celui-là qui est moi, courbé, cassé,
meurtri par trop de concessions, de révoltes contenues, d'obstacles
dressés comme des paravents, par on ne sait pas qui et surtout pas
pourquoi, n'est pas toujours interchangeable avec celui qui suit sa
ligne, sa voie, en appelle aux étoiles comme seul guide amical et
crie avec dureté son opprobre ou sa gêne.
Celui-là qui est moi, le cœur battant
plus que de raison, inquiet aux entournures, se méfiant de la bête,
soupçonneux d'un complot fomenté contre lui, retranché dans son
antre, prêt à dégainer, n'est pas toujours interchangeable avec
l'homme glissant sur des pentes cotonneuses, mêlant son corps à
l'eau et buvant à foison avec celles et ceux qui conservent dans
leurs yeux une impertinence salutaire, ivres de sens et de mots
partagés.
Arnaud
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